samedi, septembre 16, 2006

La phrase du jour

Source : Corse-Matin du 16 septembre 2006, p. 9.
Auteur : Daniel ISTRIA

"L'archéologie préventive est la conciliation entre le développement économique, la recherche scientifique et la conservation du patrimoine".

Site Alban : « Des fragments sans aucun intérêt scientifique »

Source : Corse-Matin du samedi 16 septembre 2006, p. 11.
Auteur : Sylvie FLORENCE

Les pièces archéologiques jetées dans les décharges du Vazzio et de Mezzavia [voir par ailleurs] ne sont, en fait, que « des fragments de céramique antique associés à des éléments datant du début du XXe siècle et qui ne présentent donc aucun intérêt scientifique ».
L’explication de Daniel Istria, chargé de recherche à l’INRAP (Institut National pour les Recherches en Archéologie Préventive), responsable de l’opération prescrite par la DRAC pour les fouilles du site Alban et qui intègrera l’université de Corse le 1er octobre via le CNRS, est limpide. Elle devrait rassurer tous ceux qui s’étaient émus, aux côtés de l’association San Ghjuvanni, du « saccage du patrimoine ajaccien».
Ainsi les 9000 m3 de terre enlevés au cours des dix derniers jours proviennent d’un remblai d’un mètre à 1,5 m qui avait été mis en place lors de l’aménagement du quartier en 1910 avec, notamment, la construction de l’usine Alban, d’une briquetterie et de divers chantiers. « Il n’y a ni destruction, ni saccage du patrimoine » souligne avec force le scientifique pour lequel les fouilles préventives, effectuées de mars à juin 2005 sur la parcelle 102 et qui ont permis la mise au jour d’un baptistère paléochrétien, sont, définitivement, terminées.

Des recherches exemplaires

A l’appui de ses dires, le constat des membres de la commission internationale [(sic) comprendre « interrégionale »] de la recherche archéologique [CIRA] qui se sont rendus sur le site jeudi matin. Une commission qui juge les rapports de fouilles et a passé deux jours dans la cité impériale pour divers dossiers. Le président, Xavier Delestre, a confirmé la qualité des recherches conduites sur l’espace. « Des recherches exemplaires » a-t-il déclaré publiquement.

150 articles

Ces fouilles préventives et leurs résultats ont déjà donné lieu à la publication de cent cinquante articles dans des revues spécialisées françaises, anglaises, allemandes, croates, italiennes, dans de grands quotidiens nationaux et, bien sûr, sur de nombreux sites internet. Daniel Istria participe à de nombreuses conférences aussi bien sur le continent qu’à l’étranger. Le 25 janvier prochain il parlera des « Nouvelles données sur les premiers monuments chrétiens de la Corse : les fouilles préventives urbaines d’Ajaccio » lors d’une conférence à l’auditorium du Louvre [ à moins qu’il ne s’agisse de la conférence donnée en janvier 2006 au Louvre ].
Une nouvelle méthode de travail qui va se développer au cours des années prochaines dans l’île. « L’archéologie préventive a démarré avec la mise en place du PEI » explique le responsable scientifique de l’INRAP. Bien des travaux, qu’ils soient publics (aménagements de routes) ou privés (comme à Ajaccio) sont ainsi précédés de recherches qui peuvent aboutir à d’importantes découvertes.
Cela a été le cas avec le baptistère dont Daniel Istria a évoqué l’histoire, hier en fin d’après-midi, au palais des congrès.

Sylvie FLORENCE

vendredi, septembre 15, 2006

La position officielle des services de l'Etat en charge de l'archéologie insulaire

Source : Reportage France 3 Corsica diffusé le mercredi 13 septembre 2006.

"Il y a des spécialistes de l'archéologie, il faut leur faire confiance. Ils sont mandatés pour cela. Ce sont eux qui connaissent parfaitement ce site - je ne dis pas que personne d'autre en dehors ne le connait - mais ce sont eux que nous avons mandatés, donc ce sont eux qui nous alertent, c'est leur responsablité.
A part ça, après on peut aussi observer toute sorte de débris et les interpréter comme on veut (...) Absolument aucune découverte fortuite d'origine archéologique n'a été signalée à cet instant"

François RODRIGUEZ-LOUBET, DRAC de Corse.

Source : Reportage France 3 Corsica diffusé le jeudi 14 septembre 2006.

"Il y a beaucoup d'opérations d'archéologie préventive dans l'interrégion [le sud-est de la France] et celles-ci ne sont pas toujours aussi remarquablement réalisées que celle dont on parle maintenant [celle du site Alban] puisque souvent, la fouille terminée, les vestiges sont ré-enfouis ou ont été démontés dans le cadre de l'opération. Là, de manière exemplaire, ces vestiges sont conservés et seront visibles par le public".

Xavier DELESTRE, CIRA (Commission Interrégionale pour la Recherche Archéologique)

"Il y a eu énormément de travaux dans ce quartier (...) au fur et à mesure des travaux, les niveaux anciens, les niveaux romains, ont été bouleversés, détruits, ce qui explique que nous retrouvons aujourd'hui ces fragments de céramique mélangés à des éléments très très récents du XXe siècle (...) Je crois que le patrimoine ne joue plus qu'un rôle très mineur dans cette affaire et nous nous trouvons aujourd'hui face à une démarche qui est uniquement politique, voire politicienne".

Daniel ISTRIA, archéologue INRAP chargé des recherches sur le site Alban.

Et les journalistes de conclure, après avoir rappelé que selon l'INRAP les fragments d'amphores trouvés sur le site Alban à Ajaccio n'ont aucun intérêt scientifique, que pour les scientifiques le débat était clos...
A notre avis, il est encore trop tôt pour en juger, notamment en ce qui concerne la chronologie des vestiges déjà mis au jour [voir par ailleurs], et il est problabe que le sous-sol de la parcelle 103 ait encore beaucoup de secrets à livrer aux archéologues... Si les engins leur en laissent le temps. Fouiller la parcelle 103 comme il se doit : c'est là l'une des revendications principales de l'association San Ghjuvanni, loin de toute préoccupation "politique, voire politicienne".

Association San Ghjuvanni

jeudi, septembre 14, 2006

Des pièces archéologiques « jetées dans les décharges »

Source : Corse-Matin du jeudi 14 septembre 2006, p. 8.
Auteur : Sylvie FLORENCE


C’est le « scandale » dénoncé hier par l’association San Ghjuvanni

Le site Alban : suite mais sans fin, programmée, d’un long feuilleton et d’une polémique qui oppose l’association San Ghjuvanni et un collectif à la municipalité ajaccienne.
Nouvel élément mis sur la place publique hier matin lors d’une conférence de presse : la façon dont se déroulent les travaux de déblaiement.
« A 48 heures des journées du patrimoine, on assiste à un énorme scandale. Le sous-sol du site Alban est saccagé avec l’aval des autorités » clame Claude Robertson-Forcioli.
Devant elle, des dizaines de pièces archéologiques – bouts d’amphores, anses, etc. – que les membres de l’association sont allés récupérer sur les décharges du Vazzio et de Mezzavia. « On jette des tonnes de terre et on dame. Une partie de ces objets a été expertisée par Mme Geneviève Moracchini-Mazel. Ils datent des IIe et IIIe siècles. D’autres sont en cours d’expertise. Quelle société civilisée peut laisser faire cela sans broncher ? ».
Avec véhémence, tous réclament l’arrêt des travaux. « De telles découvertes doivent impérativement rester sur le chantier après leur mise au jour afin de permettre aux scientifiques de procéder aux divers relevés in situ ».

Reprendre les fouilles

« La méthode pratiquée est honteuse. On retrouve des vestiges archéologiques dans des décharges publiques ! On détruit 2000 ans d’histoire d’Ajaccio » surenchérit François Filoni. Pour l’association et le collectif, il est impératif de reprendre les fouilles. « D’autres vestiges sont encore enfouis à proximité de l’endroit où a été découvert le baptistère paléochrétien. L’ancienne cathédrale a pu être localisée par Mme Mazel sur la parcelle 102. Les services de la DRAC et de la région ont été informés. Faudra-t-il attendre qu’il ne reste plus rien pour que les autorités compétentes ouvrent enfin les yeux ? » interroge Claude Robertson-Forcioli.
Et maintenant ? La tenue d’une réunion de concertation a été demandée la semaine dernière par les associations. « La CTC et le promoteur nous ont donné leur accord. On attend toujours la réponse de la mairie ».

Sylvie FLORENCE

Nous n'avons pas les mêmes valeurs...

Conférences : les fouilles préventives du site Alban

Source : Annonce parue dans le Corse-Matin du mercredi 13 septembre 2006, p. 8.

Sous le titre "Science et conscience [!!] du patrimoine : les fouilles préventives d'Ajaccio" deux conférences seront données vendredi au palais des congrès. La première à 15 heures par Hélène Paolini-Saez sera destinée aux scolaires. La seconde, à 18h30, par Daniel Istria sera tout public (...).

Et pendant que ces archéologues consciencieux préparent leurs conférences...

La phrase du jour

Source : Corse-Matin du jeudi 14 septembre 2006, p. 8.
Auteur : Claude ROBERTSON-FORCIOLI, Association San Ghjuvanni.

"Deux pelleteuses et quatre camions enlèvent la terre du site Alban. On jette à la décharge. On dame. Et nous, on souffre !".

mercredi, septembre 06, 2006

Les travaux symboliquement bloqués sur le site Alban à Ajaccio

Source : Corse-Matin du mercredi 6 septembre 2006, p. 6.
Auteur : Sylvie FLORENCE

Une trentaine de personnes, à l'appel de l'association San Ghjuvanni, a symboliquement bloqué hier matin, entre 10 et 12 heures, les rotations des camions enlevant la terre creusée lors des fouilles archéologiques entreprises au printemps dernier sur le site Alban à Ajaccio.
L'objectif était de protester "contre les travaux de terrassements entrepris par le promoteur, alors qu'un recours a été déposé près le tribunal administratif de Bastia et qu'une demande de classement est à l'instruction" explique Gérard Franchi. Et d'ajouter : "Le 15 mai dernier, le préfet de Corse nous a assuré que ses services allaient procéder à un contrôle de légalité. A ce jour, nous n'avons aucune nouvelle."
Lors de cette action, des contacts téléphoniques ont été pris avec les services de la mairie, de la région et de la préfecture, ainsi qu'avec le promoteur. Les uns et les autres semblent prêts à se rencontrer lors d'une réunion. Un terrain d'entente pourra-t-il, enfin, être trouvé ?

Sylvie FLORENCE

mardi, septembre 05, 2006

Site Alban : "un projet exemplaire"

Source : Corse-Matin du mardi 5 septembre 2006, p. 9.
Auteur : Paul-Antoine LUCIANI, premier adjoint au maire d'Ajaccio, suite aux déclarations de plusieurs associations dont celle de San Ghjuvanni.

Le projet Alban a été qualifié, à juste titre, de projet exemplaire. Il illustre les possibilités offertes par la législation relative à l’archéologie préventive qui permet de concilier les droits de la science et de la mémoire avec les exigences de l’aménagement urbain.
Le baptistère découvert par les archéologues de l’INRAP, à l’occasion d’une fouille préventive déclenchée par un projet immobilier sur une propriété privée, sera en effet préservé et mis en valeur grâce à la construction d’une structure muséale de 530 m². Ce projet, d’une très grande qualité architecturale et patrimoniale, permettra de restituer au quartier Saint Jean une partie de sa mémoire enfouie et à la capitale régionale un pan significatif de son histoire religieuse et méditerranéenne. Ce projet est conduit par le promoteur-maître d’ouvrage qui le pré-finance.
Les travaux en cours sur le site Alban concernent l’immeuble d’habitation dont le permis de construire est devenu définitif (depuis le 25 avril 2005) sans que personne ne cherche à la déférer devant le tribunal administratif…
Le permis attaqué par une association et par un élu ne concerne que le musée de site (antiquarium) destiné à mettre en valeur le baptistère et à accueillir ses visiteurs. Il modifie le permis de construire initial en supprimant des places de parking souterrain et réduit la superficie de la placette prévue en cœur d’îlot.
En attendant que le tribunal administratif dise le droit dans cette affaire, le bon sens populaire conduit à poser une question simple : peut-on se proclamer défenseurs du patrimoine et chercher, en même temps, à faire échec à un projet (exemplaire) de mise en valeur de ce patrimoine ? La réponse est dans la question.

Paul-Antoine LUCIANI

samedi, septembre 02, 2006

Des travaux de déblaiement menés sur le site Alban

Source : Corse-Matin du samedi 2 septembre 2006, p. 8.
Auteur : Sylvie FLORENCE

En voyant entrer en action des engins de chantier sur le site Alban, plusieurs associations s'émeuvent. Et protestent en adressant des communiqués dans les salles de rédaction.
"Nous sommes tout simplement scandalisés" lance l'association San Ghjuvanni. "Nous avons déposé un recours près le tribunal administratif de Bastia, espérant que la justice rendrait son verdict dans des conditions sereines. Pourquoi le promoteur n'attend-il pas le résultat du recours ? Pourquoi le Préfet n'a-t-il pas entrepris le contrôle de légalité comme il nous l'avait assuré ? (...)".
"La population est invitée à la plus grande vigilance pour la conservation de ces témoignages des racines chrétiennes de la cité qui, outre leur valeur sentimentale et historique présentent un intérêt qui, ailleurs, serait considéré comme un atout touristique de poids" déclare notamment J. M. [sic] la présidente de Veghja Paisana.
I Verdi Corsi ne veulent "accepter que le baptistère presque deux fois millénaire, découvert en mai 2005, se retrouve bientôt encastré entre de grands immeubles et des parkings. Il est urgent que la Ville d'Ajaccio et l'Etat disent clairement si la mise en valeur de tous les vestiges de ce site est une chance pour la ville et l'histoire de l'humanité ou une entrave à la promotion immobilère".

Pas de terrassement dans l'immédiat

Du côte de la Maison Carrée, on se veut serein."Les travaux en cours, y explique-t-on, ont pour objet d'enlever la terre qui a déjà été fouillée. On ne procède pas à des terrassements contrairement à ce qu'on entend. Lorsque l'on procèdera aux terrassements, puisque le chantier est autorisé et le permis de construire définitif, ces travaux se feront sous le contrôle d'un archéologue".

Sylvie FLORENCE

Savoir +
Dans la Corse Votre Hebdo du vendredi 8 septembre, tout ce qu'il faut savoir sur le site Alban.