vendredi, mars 16, 2007

Espace Alban

Source : Rubrique "Courrier des lecteurs" parue dans La Corse votre hebdo n° 396 du 16 mars 2007, p. 5.
Auteur : René CECCALDI, résidant à Ajaccio.

N'y-a-t-il plus rien d'intéressant dans le sol de la parcelle 103 ?
En plein coeur d'Ajaccio, le propriétaire du terrain, dit "Espace Alban", envisage d'y faire construire un complexe immobilier destiné à devenir une résidence de standing. Or, d'importants vestiges archéologiques y ont été découverts. Plusieurs documents, depuis l'Antiquité, indiquaient la présence de constructions dans ce secteur.
Selon Mme Moracchini-Mazel, archéologue, une petite basilique, siège du diocèse, et des vestiges de l'Aiaccium antique seraient enfouis sous l'ancienne briqueterie "Casamarte" (...)
Pourquoi la ville d'Ajaccio n'a-t-elle pas proposé au propriétaire un terrain équivalent (5 400 m²) et bien situé, en échange de l'espace Alban, ou autorisé celui-ci à réaliser son projet sur un site du territoire communal ? Cela aurait dégagé ce quartier déjà sururbanisé. Nous y aurions gagné un lieu d'histoire et de culture qualifié d'exceptionnel, et l'intérêt général aurait été mieux respecté.

René CECCALDI

mercredi, mars 07, 2007

Naissance d'un nouveau plan d'eau sur le chantier du "site Alban"

Source : Corse-Matin du mardi 6 mars 2007, p. 8.
Auteur : Isabelle LUCCIONI

Rivière souterraine : l'Albitrone indiquée sur les cartes anciennes remonte à la surface.

La construction d'un immeuble de cinq étages (plus trois de parkings souterrains) en lieu et place du "site Alban" n'en finit pas de susciter la polémique.
Après la "bataille du baptistère" et des tombes antiques, ce sont les riverains qui organisaient hier une conférence de presse devant le chantier pour expliquer leur inquiètude devant la montée de l'eau à l'endroit où se trouveront les futurs parkings.
"Il paraît qu'il n'y a plus d'eau dans les barrages", ironisait une habitante en désignant l'étang qui est au centre du chantier. "Qu'on se rassure, ici il y a de quoi compenser..."
Au-delà de l'humour nombreux sont les riverains qui s'inquiètent pour leurs propres logements : "Les immeubles que nous habitons ont été construits il y a une quarantaine d'années sur des pieux en bois. Si l'eau est détournée où va-t-elle aller ? Vers les fondations des immeubles avoisinants ? Il y avait une rivière ici autrefois, l'Albitrone, elle choisira le chemin le plus facile..."

Les associations montent au créneau

Hier, auprès des habitants, de nombreuses associations étaient représentées (Ajaccio énergie, association San Ghjuvanni, I tre piazze, Veghja paesana, FAGEC, association des Amis de Mariana, association sport loisir culture et handicap, Aiacciu bellu, A mimoria, association Aringu, comité Samperu Corsu, I Verdi Corsi...). Et certains s'étonnaint ouvertement :"Il y a deux ans cette zone était classée Seveso. Elle ne l'est plus et pourtant les sphères de gaz sont toujours là. De même, la rue dell'Pellegrino est une zone inondable. Tout comme le cours Napoléon au niveau de la façade de l'ancienne manufacture de tabac [usine Alban]. Mais à l'endroit du chantier elle ne l'est plus. Pourquoi ?"

Drainage en sous-sol

Marc Pinelli, architecte concepteur du projet comprend les inquiétudes des habitants du quartier. Il estime cependant qu'elles ne sont pas justifiées. "Pour l'heure, nous n'avons pas pu pomper correctement car EDF n'avait pas installé l'électricité. Ce sera le cas dès demain. Quand au projet terminé, il y a un système de récupération des eaux qui est intégré au niveau des 2e et 3e sous-sol. L'eau sera collectée dans des bacs de décantation et réinjectée dans le collecteur d'eaux pluviales..."
Si ce dernier est performant tout ira bien. Sinon l'Albitrone trouvera son chemin...

Isabelle LUCCIONI

Des signes d'affaiblissement

Le bas de la rue dell'Pelegrino montre déjà des signes d'affaiblissement. Les riverains sont inquiets. Avec les premiers travaux, l'eau atteint une profondeur de deux à trois mètres. On sait qu'à certains endroits on va creuser à plus de 12 mètres. Où ira cette eau qui courait sous terre lorsque l'immeuble sera construit ? Elle se répandra autour et on se demande quelles seront les conséquences pour les autres constructions.
Pierre CASANOVA, Président de l'Association San Ghjuvanni

Manque de communication

Je regrette le manque de communication. Au fur et à mesure de l'excavation, on a vu monter la nappe d'eau. Les personnes se rappellent qu'il y avait un vrai cours d'eaun l'Albitrone. Est-ce que les constructeurs en ont tenu compte ?
Jacqueline, habitante de l'immeuble le Prunelli

Sur des pilotis en bois

Les immeubles que nous habitons ont été construits il y a 40 ans. Ils sont sur des pilotis de bois. Si l'eau se détourne vers ces fondations qu'adviendra-t-il de nos logements ? On sait que le chantier se fera. Mais on veut des garanties.
Marie-Ange, habitante de l'immeuble Empire